Dès que l'on passe la frontière, on sent tout de suite que l'on est en Norvège. D'un coup le paysage n'est plus le même. Apparemment la Suède et la Finlande se ressemblent beaucoup, mais la Norvège est à part. Ici tout est plus montagneux, les fameux fjords sont d'une grande beauté. La côte est déchirée par l'océan, c'est une tout autre ambiance.
Il y a aussi l'odeur de l'océan qui est très présente, beaucoup plus forte. Narvik n'est pas très jolie, encore une ville industrielle du Nord. Mais les paysages sont fantastiques et j'ai heureusement eu un temps magnifique.
J'ai racheté une nouvelle selle pour mon vélo. Et puis j'ai passé le plus clair de mon temps au bord de l'océan, loin de la ville.
Ici, l'avantage c'est qu'il n'y a personne. L'eau est gelée. Je me suis toutefois baigné, je ne pouvais pas m'en empêcher. C'est très douloureux, les jambes vous font extrêmement mal dès qu'elles sont dans l'eau mais c'est trop frustrant de voir un paysage comme celui-ci et de ne pas pouvoir s'y baigner. Je ne suis pas rentré complètement dans l'eau, je pense que je serais mort. Mais je me suis mouillé entièrement et lavé.
Un dernière fois, je me suis laissé sécher au soleil. C'est presque devenu une habitude. Après la mauvaise nuit que je venais de passer, j'étais ici comme au paradis.
Puis je suis remonté près de la gare. J'ai rencontré un Allemand qui voyageait en Scandinavie. Ainsi qu'un Écossais venu voir un ami ici. J'ai repris un train pour Kiruna, en sachant très bien que mes misères de la veille allaient reprendre, car je devrais passer une fois de plus la nuit dehors à attendre le train. Mais par chance, l'air était moins humide.
Avec un panneau publicitaire, je me suis fabriqué un abri contre le vent, et je suis resté cette fois tout près du vélo, pour que la blague ne recommence pas. Je suis resté de 22h à 5h dehors. Parfois je guettais pour voir s'il n'y avait pas des aurores boréales, mais c'est en hiver que le phénomène se produit.
Mon train est arrivé comme un sauveur. J'ai pris quatre sièges pour moi tout seul, en vis-à-vis, pour pouvoir m'allonger en chien de fusil. Dormir à répétition sur un banc blesse. On se réveille très souvent en ayant mal aux jambes ou au bras, avec des crampes parque les muscles n'ont pas la possibilité de se détendre.
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