Gare de Malmö
J'ai dormi dans un train extraordinaire et pourtant je n'étais qu'en seconde classe. J'avais une véritable chambre étudiante que je partageais avec un autre jeune homme, Marx, Suisse en transit. Il était très gentil et nous avons beaucoup discuté. Il m'a appris beaucoup de choses sur l'histoire de l'Europe du Nord que je connais très mal.
Notre chambre était incomparable avec mes trois semaines de train de fortune. Chaque détail était soigné et merveilleux. Je disposais d'un lit très confortable, de rangements, d'un réveil-matin, d'un WC personnel, d'une douche, d'un lavabo, de savon, de shampoing, d'un sèche-cheveux, de serviettes de bain. Évidemment le bonheur de passer une nuit dans un train de ce genre est indicible. J'ai pu enfin prendre une vraie douche et me débarrasser du sable que j'avais dans les cheveux.
J'ai très bien dormi pendant ce voyage. Je sentais que je partais très loin vers le Nord, quelque part où la vie est différente. Vers trois heures du matin, le train est arrivé tout au Nord de l'Allemagne et a embarqué dans un très grand ferry pour traverser la mer Baltique et débarquer en Suède. Je suis descendu à Malmö, et sur les conseils de Marx, j'ai fait un petit tour de la ville pendant une heure. Malmö comme Gdańsk fait partie de l'ancienne Hanse et garde un style particulier que j'aime beaucoup.
Malmö
J'ai ensuite pris un train pour København qui dans un premier temps roue au-dessus de la mer Baltique sur un gigantesque pont, puis qui plonge dans un tunnel sous-marin. Je me suis promené en ville, seul. C'est une sensation de plus en plus agréable. La place réservée au vélo est admirable mais on dirait qu'il est interdit de flâner à bicyclette, sinon tout le monde vous maudit à cause de la lenteur.
Christiana
Les prix de København m'ont horrifié. Après avoir vu un peu le centre, j'ai gardé cette technique acquise avec Louise de m'éloigner du centre. Cette fois, j'ai été poussé à chercher ma nourriture dans un supermarché, comme les gens d'ici.
J'ai déjeuné dans un pavillon qui semblait parfait, à la limite du faux. Aucun déchet visible, mais pourtant pas de poubelle. Des jeunes filles qui se promènent et ramassent des pommes dans les arbres. J'ai mangé sur une table en bois dans un jardin. Un petit buisson projetait son ombre dans l'herbe alors qu'il était midi. C'est unique en Europe. J'ai pu faire la sieste au pied de se buisson sans gêne. Une dame est venu me réveiller plus tard, me demandant pourquoi j'étais ici. Beaucoup de choses me paraissent supérieures ici, plus nobles d'aspect, mais ont quelque chose de froid.
Je ne sais pas comment le formuler, mais on dirait parfois que les gens d'ici n'ont pas de défaut. Ils en ont forcément, mais ils sont protégés par leur aspect souvent austère. Dans ce lotissement très propre, invraisemblablement propre, sont garés des bateaux personnels juste à côté.
On distingue mal les éoliennes tout au fond sur cette photo.
Ici c'est surprenant mais le soleil reste assez bas toutes la journée et n'atteint jamais un vrai zénith. Le phénomène était déjà observable en Pologne, mais il s'est amplifié et je pense qu'il va s'intensifier de jour en jour. Les journées ne sont pas plus courtes, mais les ombres sont toujours étirées. Il y a une lumière du soir très tôt et le soir s'étale sur des heures. Il prend son temps.
Je suis ravi de ce phénomène, car il rend la lumière belle pratiquement tout le temps. C'est bien différent du Sud où je devais éviter le milieu de la journée pour faire de jolies photos.
Les gens courent.
J'ai découvert de vraiment beaux endroits à København, l'impression générale est bonne. Le nombre de vélo est impressionnant. Je pense que tout le monde en possède un, ils ne les attache même pas. À la gare, pour la première fois de toute ma vie, un clochard a voulu finir ma bouteille d'eau. Il mourrait de soif. En général, on demande de l'argent ou de la nourriture, mais jamais de l'eau. Il y a peu d'eau publique à København, c'est un drôle de pays où le clochards ont l'air de mourir de soif.
Un chauffeur de train en gare de Malmö.
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