15. Train de jour



Nous avons voyagé pour la première fois un jour entier, entre Sofia et Beograd. La distance entre Thessaloniki et Budapest nécessite un jour et deux nuits de voyage sans interruption. Nous avons passé la journée avec deux Grenoblois. J'ai vraiment profité de ce trajet spécial pour apprécier ce genre de train sans sécurité. Au niveau des sensations, c'est vraiment ce qui se fait de mieux. On peut ouvrir portes et fenêtres, à l'arrière et sur le côté, sans aucun soucis. Bien sûr il est très facile de tomber sur les rails et de mourir, mais se pencher aux quatre coins du trains est vraiment une formidable expérience pour profiter des paysages serbes et bulgares.



Le spectacle à l'arrière du train est fascinant. Je suis resté très longtemps à contempler cet infini traveling arrière. Nous avions prévu deux heures de battement à Beograd, pour notre correspondance du soir. Mais deux heures, c'est finalement le retard qu'a pris le train en roulant à 30 km/h et en faisant des arrêts inopinés au milieu de la nature.















Avec le retard, nous avions peur de compromettre notre arrivée à Budapest. Nous avons parlé à un agent de police du train pour lui faire part de notre inquiétude concernant la correspondance. Il a ouvert la porte du train pendant qu'il roulait et arrivait en gare. Puis il a crié à un agent de gare qui marchait sur le quai pour lui demander où était le train pour Budapest. Une fois la réponse donné, il nous a dit de ne pas passer par l'accueil et nous a aménagé un arrêt personnalisé en gare. Dès que le train s'est immobilisé, il nous a fait descendre sur les rails avec nos vélos, pas du tout sur un quai, et nous avons escaladé le quai d'en face , puis un autre pour atteindre notre train de justesse. Je n'ai jamais mis en oeuvre une correspondance aussi rapidement de toute ma vie.



Avant d'arriver à Beograd, il y avait cette jeune fille qui brille en rouge sur la photo et qui a l'air aussi sale que nous. Elle voulait nous inviter à la suivre à la fête de la bière. J'étais prêt à y aller, pour découvrir la Serbie sous un autre jour, peut être plus favorable cette fois en étant accompagné. Mais Louise était vraiment très pressée de rejoindre Budapest alors nous ne nous sommes pas attardés.
Nous avons découvert un nouveau type de compartiment, huit places au lieu de six, mais toujours dans le même espace. Heureusement que j'avais pu me reposer en journée car dans le train de nuit tout était insupportable. Un jeune Tchèque ne pouvait pas s'empêcher de nous raconter sa vie et ses voyages dans les moindres détails, en parlant fort et même dans le noir. Un homme ivre est venu renversé sa bière dans notre compartiment puis est reparti. Il y avait aussi une famille qui parlait très fort, et dont l'enfant faisait des caprices pour dormir. Par chance il avait peur de moi et se tenait très éloigné.
Nous sommes arrivés fatigués à Budapest vers 6h du matin. Pour la première fois depuis quinze jours, nous avons mis les pieds dans une auberge de jeunesse.

2 commentaires:

Nikaperucita a dit…

Lovely pictures :)

Mie a dit…

Le train où il est "très facile de mourir" à l'air fascinant